Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/285

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points inférieure à l’hiéroglyphie égyptienne, et Fr. Lenormant[1] l’a dit avec raison : « Une bonne moitié de ce que nous possédons de monuments de l’écriture cunéiforme, se compose de guide-ânes qui peuvent nous servir à déchiffrer l’autre moitié, et que nous consultons comme le faisaient, il y a deux mille cinq cents ans, les étudiants de l’ancien pays d’Assour. » Les écrits de Bérose nous sont parvenus dans un état beaucoup plus incomplet et fragmentaire que ceux de Manéthon, son illustre rival égyptien.

Il est vrai que, produit d’un milieu analogue, la civilisation de la basse Chaldée devait nécessairement faire, dans l’histoire universelle, double emploi avec la civilisation des bords du Nil. De cet Ourcham dont le sceau a été retrouvé par Ker Porter[2], et dont le nom même est sujet à contestation, nous savons seulement qu’il avait sa capitale à Our, la Mougheir moderne, et, qu’à certains égards, on peut le considérer comme un Ménés chaldéen. Mais à travers l’épais brouillard qui recouvre pour nous ces temps archaïques, on devine néanmoins, dans ces Sakka-Nakou, rois divins ou rois-pontifes de la Chaldée, personnifications vivantes du pouvoir spirituel et temporel, une image assez exacte des pharaons de l’empire memphite. Et lorsque beaucoup plus tard, on entend enfin la voix de l’un de ces despotes, ce Hamourabi qui nous a légué, il

  1. 1. Essai sur la propagation de l’alphabet phénicien, t. I.
  2. Sir Robert Ker Porter, Travels, t. II.