Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/294

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

portait précédemment le nom du dieu Anou auquel elle avait été consacrée. S’assimilant peu à peu les divinités et les rites, l’écriture, les arts et sciences de la Chaldée, les rois de la Mésopotamie finirent, au cours du deuxième millénaire avant Jésus-Christ, par dominer tout le bassin moyen de l’Euphrate et du Tigre ; ils devinrent alors les rivaux dangereux des Babyloniens, affaiblis par leurs guerres continuelles contre les pharaons des xvie, xviie, et xviiie dynasties. Cependant, d’après Bérose, le règne de l’Assyrie, ou pour mieux dire, la période assyrienne de l’histoire de l’Asie antérieure, ne commence que vers 1270, lorsque Touklat-Ninib, roi d’El-Assour, détrôna Nazimouroudas, roi de Babylone, et réunit à ses vastes domaines le pays de Sinhar ou Chaldée, par une annexion d’ailleurs non définitive.

Les Mésopotamiens du Nord, hommes de proie par excellence, habitués aux intempéries, formés à la rude école de la chasse au lion et au taureau sauvage, possédaient au suprême degré les vertus physiques et morales qui font les guerriers invincibles. Nul peuple ne les valait en adresse, en courage, en ruse, en endurance ; mais nul peuple non plus ne poussa si loin le culte de la force brutale et la passion de la guerre, l’amour du pillage et de la dévastation. El-Ilou, le Fort, « celui qui fait peur », était, en leur langue, le nom même de la divinité. Se considérant d’abord, à l’exemple des pharaons et des rois de la Chaldée, comme des