Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/305

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empire babylonien, surtout depuis Nabuchodonosor, fils de Nabopolassar, nous semble inaugurer la période méditerranéenne dans le « Pays entre les fleuves ». Si l’Égypte qui, par sa situation exceptionnelle, a été la patrie naturelle d’une des plus grandioses civilisations historiques, cesse d’être égyptienne dès qu’elle quitte les bords de son fleuve sacré pour le littoral de la Grande Mer, le Bassin du Tigre et de l’Euphrate avec sa riche ceinture de régions distinctes, offre, au contraire, un terrain propice au long déroulement de civilisations ayant pour première et commune origine le travail à la fois destructeur et réparateur de ses deux grandes rivières.

Ce n’est point le lieu de dire ici comment les Médo-Babyloniens, les Perses, les Parthes même, reprennent en sous-œuvre cette mission de propager la civilisation chaldéenne que les Sar mésopotamiens avaient failli noyer dans le sang. Depuis que les Perses, par leur mouvement vers la mer Égée, rejettent par contre-coup (suivant l’expression de G. Maspero) l’Europe sur l’Asie en préparant les campagnes d’Alexandre, le courant principal de l’histoire universelle quitte l’Asie pour se porter vers l’Occident. Mais, abstraction faite des legs précieux que la Chaldée a transmis à l’Europe par tant d’intermédiaires, Assyriens, Babyloniens du second empire, Iraniens, Hittites, Juifs, Phéniciens, Phrygiens, Lydiens, — le bassin de l’Euphrate et du Tigre a encore son histoire particulière. Seule