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Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/304

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des barbares est trop naïf pour qu’on le prenne tout à fait au sérieux ; aussi les partisans de la théorie des races ne voient-ils dans cette libération qu’une manifestation éclatante du génie aryen : le peuple privilégié surgit, et les Asiatiques de race inférieure, Scythes et Assyriens, rentrent dans le néant. Nous nous défions, comme de tout miracle, de cette apparition subite du génie aryen, précipitant en quelques heures la marche lente de l’histoire. Les travaux de J. Oppert[1] ont, du reste, établi que les Mèdes ne sont pas Aryens. Il y eut bien, parmi eux, une tribu (celle des Arya-zanta qui s’appelait et qui était Arya), mais la majeure partie de la nation était touranienne.

De fait, le rôle des Mèdes, dans cette crise importante de l’histoire de l’Occident, ne fut pas aussi exclusif que l’ont prétendu les auteurs classiques. S’ils eussent été seuls à la peine, ils se seraient bien gardé de partager avec d’autres les bénéfices de la victoire. Nous savons cependant qu’après l’expulsion ou l’extermination des Scythes, l’empire assyrien fut réparti entre Cyaxares et Nabopolassar, roi ou vice-roi de Babylonie. Le dernier rejeton des Sargonides, le dernier des lions de Ninive, Assour-édib-ilâni, périt dans son palais en flammes ; sa mort semble être l’origine de la légende grecque du festin de Sardanapale.

Nous avons déjà dit pour quelles raisons le second

  1. J. Oppert, Histoire d’Assyrie et de Chaldée ; — du même. le Peuple des Mèdes.