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L’INDUS ET LA GANGE

de l’Himalaya sont tellement de niveau les unes avec les autres et avec la plaine, qu’elles se rejoignent par des canaux naturels et artificiels, formant, au milieu des cultures et des forêts, un delta qui se perd, non dans l’Océan, mais dans le désert… La Djamna semble s’être dirigée autrefois vers l’Indus, fertilisant le Radjpoutana occidental… Le Sarasvati, qui se perd maintenant dans les sables, est énuméré dans le Mahabharata comme un des affluents du Gange[1]. »

Aujourd’hui il faut barrer de digues cette rivière tant célébrée par les psalmistes du Rig-Veda, afin d’y conserver assez d’eau pour que puissent s’y plonger les pèlerins, accourus de toutes les parties de l’Inde. Les rédacteurs brahmanes du code de Manou se rendaient sans doute bien compte des particularités topographiques de la contrée, lorsqu’ils divisèrent l’Aryavarta, c’est-à-dire le pays entre l’Himalaya et les monts Vindhya, en Madhya-desa (pays central) et en Ouditchia-desa (pays de gauche), ce dernier comprenant la région ondulée, depuis les brèches de l’Indus en amont du Kophès, jusqu’aux sources de la Ganga et de la Tchogra. Les premiers germes de l’influence aryenne ne pénétrèrent que beaucoup plus tard, sous le deuxième Rama, dans le « pays de droite » ou Dakchina-desa, le Dekkan.

Le Madhya-desa comprend deux régions géographiques distinctes : l’une, l’occidentale, s’étend bien

  1. Élisée Reclus, ouv. cité.