Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/34

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tives des rapports d’homme à homme nous fournissent un indice plus constant et qui, pour cette raison surtout, nous semble acceptable.

Dans le domaine géologique, les grands effondrements, les éruptions volcaniques, les tremblements de terre et autres cataclysmes emportent de nombreuses victimes et frappent l’imagination ; mais, en définitive, ils ne produisent que des changements superficiels : ce sont des effets, non des causes. Les véritables forces plastiques qui créent ou modifient profondément l’épiderme de notre planète sont la goutte de pluie, le ruisseau, les courants liquides ou aériens, les incessantes alternatives de froid et de chaud… toute une légion d’agents qui, par leur action imperceptible, mais continue, désagrègent les roches les plus réfractaires, déposent et en modifient les alluvions. Ce sont les madrépores, les foraminifères qui, dans leurs microscopiques cellules, construisent grain par grain les récifs, les îles, les massifs puissants, les continents énormes. Ainsi du travail intime des générations qui nous ont précédés : seul créateur des formations historiques, il se dérobe obstinément à nos recherches. Les annales de l’humanité n’ont enregistré que l’exceptionnel, l’extraordinaire, ce qui saisissait vivement les esprits. Les monuments qui nous restent des siècles écoulés, sont, à part quelques théâtres et des tombeaux, des palais et des temples, c’est-à-dire des édifices dont la multitude était rigoureusement exclue, ou dont on ne lui livrait l’accès qu’en de