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Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/33

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enfin la vie individuelle et la vie collective prises dans leur ensemble. »

Au point de son ascension où est parvenu le genre humain sur le calvaire de l’histoire, un « signe » du moins nous apparaît éclatant, manifeste : c’est le perfectionnement technique. En comparant l’industrie actuelle à ce qu’elle était à toute autre période, nous ne saurions méconnaître le prodigieux accroissement de la puissance de l’homme sur les forces brutes de la nature, sur l’Espace et le Temps, ses deux ennemis cosmiques. Toutefois si le perfectionnement technique est incontestablement un des éléments principaux du progrès, il n’est point tout le progrès : peu importe aux hommes, en effet, la beauté du monument qui recouvre leur tombe, ou la qualité des armes qui les tuent… D’ailleurs ce perfectionnement procède par saccades et soubresauts, et, par conséquent, ne saurait nous servir de critérium pour apprécier la valeur progressive des diverses phases de l’évolution historique. Dans cet ordre de faits, nos acquisitions les plus précieuses ne datent que de la grande Révolution. À la veille de la dernière convocation des États généraux en France, l’Europe, sous le point de vue industriel, n’était guère plus avancée qu’au temps des Antonins, et, entre l’époque des Pyramides et celle de Descartes, on aurait pu constater mainte reculade. Mais quand il s’agit de prouver la persistance du véritable progrès dans l’histoire, les transformations successives du lien social, les variations consécu-