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LA CIVILISATION ET LE GRANDS FLEUVES.

clef de ces caractères, ce qui permit de déchiffrer vingt-neuf chapitres nouveaux ; mais les autres restèrent incompréhensibles et le Chou-king fut incomplet. Ainsi, la plus ancienne des histoires de la Chine ne date, du moins sous sa forme actuelle, que du milieu du second siècle avant l’ère chrétienne. « Nous ne pouvons citer, dit Vassilieff[1], un seul ouvrage confucien qui n’ait été retouché au temps des Hañ, si, toutefois la première rédaction datait d’avant cette dynastie. Le Louñ-yu a été remanié ; le Tchoun-tsiñ reçut des commentaires nouveaux ; le Chou-king et le Li-ki[2] semblent avoir été composés à cette époque. »

Puis, à une période relativement récente de la suite des temps historiques, les livres classiques de la Chine subirent des altérations ; ils furent peu à peu tellement défigurés par les copistes et les imprimeurs, que, pour en rétablir le sens, on dut les collationner avec ces mêmes ouvrages publiés au Japon. Puis, encore, des écrits sur l’histoire et la géographie ont été « corrigés » ou détruits par des princes régnants, jaloux des succès et de la gloire de leurs prédécesseurs. Enfin, comme ces documents étaient d’origine confucienne, on aura remanié les ouvrages suivant les idées de Confucius. Certes, en fait de littérature historique, il y a peu, il n’y a point

  1. Ouv. cité.
  2. Le Li-ki est l’un des trois rituels ou manuels classiques du li (cérémonies). Les deux autres sont le Tcheou-li (rituel de la dynastie des Tcheou), et le I-li (rituel réformé).