quiétistes ne pouvaient être pour les Confuciens de bien redoutables rivaux, mais ils n’étaient pas les seuls, car nombre d’autres sectes philosophiques prirent naissance, dont les ouvrages sont perdus en grande partie et dont l’existence même n’est quelquefois constatée que par tel ou tel passage polémique des auteurs classiques. Ainsi nous lisons dans Mencius : « Aujourd’hui que les empereurs bons et justes n’apparaissent plus, et que les princes féodaux se livrent à toutes les exactions, des philosophes mercenaires nous empoisonnent de leurs doctrines perverses. Le monde est envahi par les aphorismes de Yang-tchou et de Mo-ti, et celui qui n’est pas un adepte du premier se range certainement au nombre des disciples du second. »
Certains commentateurs pensent que sous ces dénominations de Yang-tchou et de Mo-ti, le Philosophe Rigide range tous les adversaires de l’école confucienne. Mais Vassilieff nous apprend qu’il existait à cette époque un sage dont les écrits nous sont parvenus sous le nom de Mo-tse ; ses doctrines semblent, à première vue, peu différentes des enseignements confuciens, si ce n’est qu’on découvre, çà et là, des passages trop idylliques pour être l’œuvre d’un disciple fidèle de Koung-fou-tse et de Meng-tse. Tel celui-ci, tiré de la traduction du sinologue russe : « Toutes les querelles, dit Mo-tse, tous les déboires, tous les maux qui affligent le monde, proviennent du manque d’amour mutuel… Si l’on considérait le royaume étranger comme sa propre patrie, il n’y