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Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/377

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LE HOANG-HO ET LE YANGTSE-KIANG.

ficie plus vaste que celle de la France, ne présente point de stratification : le sol est tout criblé de petits trous verticaux et diversement ramifiés, où Richthofen a reconnu les vides qu’ont laissés les racines des plantes autour desquelles s’était moulée la poussière apportée des déserts de l’Asie centrale par des vents infatigables. Autour de Péking, la terre jaune se montre çà et là sur les promontoires qui dominent le plat pays ; mais, à l’ouest de l’Outaï-chañ, elle recouvre toute la vallée du Ouei-ho, ou, pour mieux dire, toute la région montagneuse qui rattache les chaînes du Tibet à celles du Chañ-si. M. Potanine vient de publier les résultats de ses explorations dans cette région des terres jaunes du nord occidental[1] : « Les couches de grès rouge, dit-il, et de conglomérats qui servent de base au löss sont horizontales, et parfois remplacées par le gneiss. Les grès sont si riches en sel que les habitants les exploitent pour l’en retirer par la cuisson ; souvent, dans les endroits dénudés, la roche se recouvre d’efflorescences salines, et les fonds de certaines vallées semblent tapissés de neige. Les lacs salés sont nombreux ; l’eau de plusieurs rivières est saumâtre. La stratification horizontale des grès et des conglomérats détermine les contours du paysage ; la formation dominante est celle des plateaux ; il n’y a point de chaînes de montagnes nettement accusées.

  1. Izvestiya (Bulletins) de la Société russe de Géographie, t. XXIII, liv. 3, 1887.