Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/53

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ne se montre en rien supérieure au principe de l’hérédité.

Mais, pour abonder dans le sens de Herbert Spencer, reflété par l’auteur de la Statique des Civilisations et des Problèmes de l’Histoire, supposons quelque part l’existence d’un pays d’Utopie où les dons de la fortune soient proportionnés au mérite des postulants, où les représentants de l’extrême richesse soient de vrais modèles de vertu, de talents, de sagesse, tandis que l’extrême misère, « coudoyée » dédaigneusement par cette élite de l’humanité, serait réservée aux seuls lâches, imbéciles et fainéants… En quoi l’organisation sociale de cette nation imaginaire serait-elle plus progressive que celle d’un autre pays dont je ne garantis pas non plus l’existence, où tous les citoyens étant doués, presque au même degré, d’intelligence, d’énergie, de vertu, il n’existerait pas de différenciation marquée, de grandes inégalités de condition ?

Tandis que les sociologismes discutent à perte de vue sur l’universalité d’un critérium que, pour notre part, nous renvoyons à son vrai terrain, les études biologiques, les biologistes, à leurs risques et périls, s’occupent de certaines questionne de science sociale, dont les frontières coïncident ou plutôt se confondent avec celles qu’ils ont coutume de traiter. Ces recherches ayant été dirigées par une méthode rigoureuse, les résultats obtenus ont bien leur importance par rapport à la théorie et aux caractéristiques du progrès dans la nature et dans l’histoire.