Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/88

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delphie, Londres, Vienne, Odessa, Pékin. Au sud de l’isotherme 16°, quelques villes de plus de cent mille habitants, Mexico, la Nouvelle-Orléans, le Caire, Alexandrie, Téhéran, Calcutta, Bombay, Madras, Canton, se présentent à titre d’exceptions, mais la limite boréale déjà fixée est encore plus absolue, car, au nord de l’isotherme 4°, on ne trouve plus, en fait d’agglomérations urbaines, que Winnipeg, dans la puissance du Canada, et les centres administratifs de la Sibérie, Tobolsk, Irkoutsk, et au-delà de cette limite, à 0° de température moyenne, rien que Touroukhansk, Yakoutsk, Verkhoyansk, et autres villes-prisons où le gouvernement russe fait périr de mort lente ses adversaires politiques.

Au point de vue du développement de la vie historique et sociale, l’influence des longitudes est aussi moins accentuée que celle des latitudes. Pour les auteurs anciens, la civilisation, et par conséquent l’histoire, suivaient, dans leur développement progressif, une marche identique à la route apparente du soleil : comme celle du jour, la lumière bienfaisante du progrès arrivait de l’Orient. On a souvent fait remarquer depuis, on a même voulu ériger en loi cosmique cette prétendue uniformité des grands mouvements historiques. Les migrations principales acheminées vers l’Europe à différents siècles, depuis l’invasion présumée des Aryas asiatiques, la « ruée » des Barbares sur le cadavre de l’empire romain, les conquêtes mongoles sous les successeurs de Djenghiz-Khan, celles des Arabes