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Page:Meilhac et Halévy - La Vie parisienne, 1866.djvu/110

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GARDEFEU.

Tu t’étonnes de ça… as pas peur, tout à l’heure tu en entendras bien d’autres… (Il va fermer les portes du fond.)

MADAME DE QUIMPER-KARADEC.

Ah ! mon Dieu ! ah ! mon Dieu ! qu’est-ce qu’il fait ? il ferme les portes !

GARDEFEU, revenant à madame de Quimper-Karadec.

Il y a du bon dans ton raisonnement, mais il pèche par la base… Tu dis que tu me tiens, et ça c’est possible… mais moi… je ne te tiens pas, tu n’as pas remarqué cela…

MADAME DE QUIMPER-KARADEC.

Je te défends de me tutoyer…

GARDEFEU.

Je ne te tiens pas… et pour que je te tienne, il faut qu’il se passe ici une petite scène que tu ne pourras pas raconter, et…

MADAME DE QUIMPER-KARADEC.

Et…

GARDEFEU.

Et elle va se passer, la petite scène.

MADAME DE QUIMPER-KARADEC, s’enfuyant.

D’abord, je crierai… on m’entendra.

GARDEFEU.

On ne t’entendra pas.

MADAME DE QUIMPER-KARADEC.

Ah ! les sonnettes.

GARDEFEU.

C’est inutile, elles sont coupées.

MADAME DE QUIMPER-KARADEC.

Je suis perdue.

GARDEFEU.

Tu te figures donc que je ne sais pas mon métier… elles sont coupées. Je ne les avais pas coupées à ton intention, mais enfin puisqu’elles sont coupées !

MADAME DE QUIMPER-KARADEC.

Monsieur… monsieur…

Elle tombe sur un fauteuil.