Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, IV.djvu/340

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GARDEFEU.

Justement, c’est ce que je lui ai dit… « Je tiens à aller au bois de Boulogne, me répond ce mari, marchez !… » et nous marchons… J’étais dans un état !… si tu veux voir un homme qui n’a pas manqué son effet… tout Paris élégant était au Bois… Il y avait là : Carcasson, Bonnivet, Pitou…

BOBINET, avec éclat.

Pitou est à Paris !…

GARDEFEU.

Oui…

BOBINET, amèrement.

Et il n’est pas venu me voir…

GARDEFEU.

Il y avait Lagingeole, Tristapatte et Doublemar… Il est bien changé, Doublemar.

BOBINET.

Ça, ce n’est pas un mal… il y aurait dû changer plus tôt… Enfin, tout ce qu’il y a de plus distingué était au Bois…

GARDEFEU.

Ils étaient à cheval… En me voyant sur le siège, à côté de mon cocher, ils ont été stupéfaits… ils m’ont salué de la main, comme ça… et ils se sont mis à suivre la voiture au petit trot. « Qu’est-ce que c’est que ces gens-là ? m’a crié le baron, dans le dos. — Ce sont des amis à moi, des maîtres d’hôtel… » Pendant ce temps-là, notre escorte grossissait… Ils étaient quarante qui suivaient la voiture… Ça a impatienté le baron !

BOBINET.

Dame… ça a dû le crisper d’être suivi par tant de maîtres d’hôtel…