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TOINON.
- Celle que tu préfères
- C’est moi, n’est-c’pas, c’est moi ?
MARGOT.
- C’est moi ! c’est moi !
MARGOT et TOINON.
- C’est moi ! c’est moi !
Bernadille ne répond rien. — Moment de silence.
I
MARGOT.
- Eh bien ! quoi qu’t’as ? Ton cœur hésite,
- À mes g’noux tu n’es pas déjà. ?
TOINON.
- Tu t’écri’s pas tout d’suit’, tout d’suite :
- « La v’là ! cell’que j’aime, la v’là !… »
MARGOT.
- J’comprends : t’as peur de lui déplaire…
- N’te gên’donc pas, tu m’f’ras plaisir !
TOINON.
- Tu crains d’vexer la boulangère :
- Il n’faut pas craindre, il faut m’choisir !
MARGOT.
- Écoute-moi…
TOINON.
- Écoute-moi !…
MARGOT et TOINON.
- Pour dir’ce que j’ressens pour toi,
- Y n’y a qu’un mot, toujours le même :
- Je t’aime ! je t’aime ! je t’aime !
BERNADILLE, après un temps.
- Et dir’que j’connais un tas d’gens
- Qui s’figur’nt que c’est agréable
- D’être adoré par deux femm’s en mêm’temps :
- Ils ont bigrement tort, car c’est insupportable !
LE CHŒUR.
- Allons, mitron, il faut choisir.