grammatical, notion qui ne se retrouve pas non plus dans les inscriptions achéménides élamites, ni dans les langues caucasiennes du sud.
61. — Le duel a disparu, comme il avait disparu à la même date ou était en voie de disparition dans toutes les langues indo-européennes autres que le baltique, le slave et le celtique.
L’emploi du singulier et du pluriel est le même que dans les autres langues. Le pluriel indiquait souvent en indo-européen un objet unique composé de plusieurs parties, et l’arménien a conservé cet emploi : le pluriel eresk‘ երեսք « visage » désigne un objet unique de même que homér. πρόσωπα ; aławt‘k‘ աղաւթք « prière » est synonyme de lat. precēs ; etc. Mais le sens l’a emporté d’autres fois et un singulier a été créé ; ainsi l’arménien a le singulier duṙn գուռն « porte » en regard des pluriels lat. forēs, v. h. a. turi, lit. dùrys, etc.
62. — Sauf le vocatif qui n’a plus d’existence propre, tous les cas indo-européens sont demeurés distincts les uns des autres en arménien. Souvent deux cas n’ont qu’une forme commune dans certaines flexions, mais ils ont ailleurs des formes différentes ; et c’est assez pour maintenir la distinction. Ainsi le locatif est un cas à part, bien qu’il soit presque toujours identique à une forme d’un autre cas, d’abord parce qu’il a une forme propre dans le type i tełwoǰ ի տեղւոջ « dans le lieu » (et dans des mots isolés, surtout y-amsean յամսեան « dans le mois » en regard du génitif-datif amsoy ամսոյ de amis ամիս « mois »), et ensuite parce qu’il ne se confond pas toujours avec le même cas, mais qu’il est identique tantôt à l’accusatif et tantôt au datif. — Le maintien de la déclinaison en arménien coïncide avec la présence d’une déclinaison très riche dans les langues caucasiennes du sud.
Les cas à sens local net sont toujours accompagnés de prépositions, comme ils tendent aussi à l’être dans les autres langues.
Les emplois indo-européens des cas se sont maintenus en général.
63. — Le nominatif est resté le cas du sujet et du prédicat qui se rapporte au sujet.