Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/44

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vint me donner ma copie à une fenêtre où j’étois, il me la présenta d’une main tremblante, & se retira dans l’instant. J’ouvris le papier : un mot que je ne pus lire me fit appeller Barneuil ; je le priai de m’aider à déchiffrer ce mot si difficile ; il prend le papier, jette les yeux dessus, il pâlit, me regarde en soupirant, & tombe dans un fauteuil. La frayeur de voir mon cher Barneuil dans un pareil état, me fit jetter un cri qui attira tout le monde autour de nous : on court, on s’empresse, on le fait revenir. Pour moi, le saisissement m’avoit mis dans une situation peu différente de la sienne, mais que j’eus la constance de déguiser. Barneuil revenu de sa foiblesse, avoit pris ce prétexte pour se retirer. Je restai dans une agitation mortelle jusqu’au lendemain, que Madame de Valpré me fit