Page:Mendès - La Légende du Parnasse contemporain, 1884.djvu/170

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ceci ne veut point dire, entendez-moi bien, que j’accorde une haute valeur à mes poèmes récents ! mais enfin, plus jeunes, ils me sont plus chers et ce sont mes Benjamins. Ce n’est donc point par modestie, mais plutôt par vanité que je ne vous ai pas fait connaître celles de mes rimes qui furent publiées à la Revue fantaisiste.

En parlant d’un de ces poèmes d’antan qui s’appelait le Gibet de John Brown et qui m’avait été inspiré par le dessin de Victor Hugo, M. Henri Laujol, mon ami, mais un ami juste, s’exprime ainsi : « Ce n’est certes pas une des pages les meilleures qu’ait écrites M. Catulle Mendès et nous en avons ri ensemble, maintenant que les années ont passé là-dessus et que le poète a mis dans son vin cette eau du Gange dont parle Théophile Gautier. Dans le Gibet de John Brown, il est dit entre autres choses que le cadavre du grand martyr est une porte, et je n’ai pas besoin d’insister sur l’inouïsme de cette image. »

Vous pensez bien que, si modeste qu’on veuille être, on ne se soucie pas de se montrer tout à fait ridicule et j’ai reculé devant le désastre de citer de pareilles métaphores.