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Page:Mendès - Le Roi Vierge - 1881 (leroiviergeroma00mendgoog).djvu/173

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FRÉDÉRICK

bonne face réjouie, et il dit, très vite, du ton de quelqu’un qui récite une leçon :

— Sire ! la situation politique du royaume est passablement périlleuse ! j’ai le regret d’annoncer à Votre Majesté que les élections n’ont pas été aussi excellentes que pouvaient le faire espérer les habiles dispositions prises par vos ministres. Malgré les candidatures recommandées et la loi qui a fixé le nombre des colléges électoraux, les patriotes-catholiques n’ont obtenu que des succès médiocres ; les mandements des évêques ont plutôt irrité que convaincu la population égarée par le rêve de l’universelle patrie allemande ; et beaucoup de nationaux-libéraux, — c’est-à-dire de Prussiens et d’hérétiques, — viennent d’être élus à une forte majorité. Où nous conduiront ces gens-là ? Le président du conseil m’a fait l’honneur de dire en ma présence que s’il surgissait quelque guerre où la Thuringe serait entraînée dans l’alliance de la Prusse, les libéraux ne manqueraient pas de saisir cette occasion d’inféoder à la nation protestante notre catholique nation. En attendant, il est probable que les nouveaux députés refuseront à votre ministre des beaux-arts le crédit de quatorze millions qui per-