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FRÉDÉRICK

courtisans, et son vieil amant abdiqua la couronne en disant : « Quand la loi est si peu respectée que le peuple pénètre de force dans la maison de son roi, tout ce qu’on a de mieux à faire, c’est de prendre son congé et de s’en aller. » Il est vrai que si Frédérick Ier n’avait pas pris son congé, on le lui aurait donné, infailliblement. Mais les Thuringiens usèrent peu de leur victoire ; ils s’étaient délivrés d’un roi, ils n’osèrent pas se débarrasser de la royauté ; et Joseph II, fils du vieillard exilé et mari de la princesse Thécla, s’assit sur le trône de Thuringe.

Parmi ces bouleversements, la princesse ne s’inquiéta guère de l’enfant bizarre qui s’en était allé jouer les Karl Moor et les Schinderannes sur les grand’routes, en veste de satin feu ; une fois reine, elle ne s’en soucia pas davantage ; elle avait un autre fils, le prince Welf, qui n’avait pas encore contracté l’habitude de se vêtir en archevêque pour se baigner dans la pièce d’eau du château des Sirènes, ni de se mettre en chemise pour recevoir les ambassadeurs. Puisque Frédérick était à Lilienbourg, il pouvait y rester ; il voulait de la liberté ? eh ! bien, on lui en don-