Aller au contenu

Page:Mendès - Méphistophéla, 1890.djvu/257

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
247
MÉPHISTOPHÉLA

— Épouvantablement. Quelques-uns, quelques-unes sont épargnés : les parfaits imbéciles, comme il y en a dans cette foule d’habits noirs, et les parfaites inconscientes, comme on en trouve parmi les filles. Mais quiconque est capable de réfléchir, en éprouvant, à ce qu’il éprouve, est plus à plaindre que le plus torturé des forçats.

M. de Maël-Parbaix jugeait enfin qu’il y avait quelque mauvais goût en ce paradoxe emphatique et maussade ; pourtant il demanda encore :

— Et leur mal, c’est ?…

Des loges, de l’estrade où frétillait l’allegro d’un chœur tout chatouillé des pizzicati de l’orchestre, de toute la salle et des couloirs, il venait plus de bruits joyeux et de dansante folie ! Avec cette solennité un peu affectée qu’on lui passait et qui s’accordait bien à la grâce de sa mélancolie :

— Leur mal, dit Urbain Glaris, c’est le Remords.

Alors M. de Maël-Parbaix pouffa de rire ! Le docteur observait cette hilarité avec l’air de constater un symptôme ; et l’autre, riant toujours :

— Le remords ! Comment ? le remords ?

— Oui.