Aller au contenu

Page:Mendès - Méphistophéla, 1890.djvu/416

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
406
MÉPHISTOPHÉLA

se frappent d’une lame qui entre toute en leurs cœurs ; et nous sourions, songeant aux jolis bracelets de rubis qu’on pourrait faire à l’Amie avec les gouttes qui stillent des blessures.

Sois propice, ineffable Maîtresse, à celles qui méprisent les couches conjugales et qui détestent les berceaux !

Nous avons tenté tous les chemins vers l’excès des ravissements ; à force de franche ardeur ou de sournoises caresses, nous avons obligé les plus résistantes à l’aveu de la parfaite extase ; car nous sommes les effrénées et les subtiles.

Sois propice, ineffable Maîtresse, à celles qui méprisent les couches conjugales et détestent les berceaux !

Cependant, s’il existe des travaux et des joies qui nous sont encore inconnus, révèle-les aux ferventes qui ont mérité d’en être instruites, ô instigatrice des chers péchés ! Admets l’une d’entre nous au torturant délice de la communion, afin que, pleine de toi et devenue toi-même, elle nous enseigne ta science et ta volonté.

Sois propice, ineffable Maîtresse, à celles qui méprisent les couches conjugales et détestent les berceaux !

Mais la Démone ne baissait pas le front vers les suppliantes ; et il y avait dans ses yeux violents