quand, venant à passer devant une affiche d’une grandeur démesurée, elle s’écria : — Ah ! ma petite maman, la belle affiche ! regarde les belles images qui sont dessus ; je t’en prie, lis-moi-la.
— Lis-la toi-même, mon enfant, lui dis-je.
— Tu sais bien, ma petite maman, que je ne sais pas lire…
— C’est vrai… Eh bien ! quand tu le sauras.
— Mais, ma petite maman, quand je saurai lire, cette belle affiche-là n’y sera plus… Je t’en prie, ma petite maman mignonne, lis-la-moi… Je ne le demanderai jamais de m’en lire d’autres.
— À la bonne heure…
Et je lus l’affiche qui la séduisait tant… C’était une description des exercices des Franconi qui étaient venus donner des représentations à Nantes ; hommes et chevaux, tout y était en attitude.
Lorsque nous fumes rentrées, Elisa me demanda un livre.
— Non, ma bonne petite, lui dis-je ; tu dois te rappeler que le jour où je les renfermai, je te dis que je n’en atteindrais pas un seul avant que tu ne fusses décidée à apprendre à lire ; ainsi ne m’en demande plus.