— Mais, ma petite maman mignonne, c’est pour apprendre aussi que je t’en demande un.
— Et si je te le donne ce livre que tu me demandes pour apprendre à lire, qui est-ce qui te montrera, ma fille ?
— Toi, ma petite maman.
— Oh ! moi, tu sais bien, ma chère enfant, que je n’aime pas à faire lire les petites filles qui pleurent sur leur livre.
— Oh ! mais je ne pleurerai plus à présent, ma petite maman ; tu verras comme j’apprendrai bien vite pour pouvoir lire les belles affiches ; je ne serai pas long-temps, va, à savoir, et puis je sais déjà un peu, je n’ai pas oublié ce que tu m’as montré… Je me rappelle bien qu’il y a vingt-cinq lettres ; qu’il y a deux sortes de lettres, les voyelles et les consonnes, que le c est dur comme le k devant l’a, l’o et l’u, et que pour adoucir sa prononciation il faut mettre une petite cédille dessous ; que le g est dur aussi ; mais lui, par exemple, ce n’est pas une cédille qu’il lui faut pour l’adoucir, c’est un e muet ; je connais bien aussi tous les e… et je me rappelle bien qu’entre deux voyelles, y a la valeur de deux i, et l’s la valeur du z. Tu verras,