Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/156

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trahison devait frapper. Henri, ne voyant moyen de s’en défaire que par un assassinat, s’y résout ; la haine d’un roi, comme lui-même l’avait dit à madame de Villequier, est promptement obéie ; les ordres de vengeance d’un monarque sont peut-être ceux que l’on suit le plus fidèlement. L’arrêt porté contre Bussy ne manqua pas d’exécuteurs. Ce fut ainsi que le complot fut arrêté : des hommes masqués et armés de stylets à la trempe italienne devaient, le soir, l’attendre au sortir du Louvre, se précipiter à la fois sur lui, le saisir, le percer de coups, et députer un d’entre eux pour aller crier au duc d’Alençon ! Au secours ! on assassine Bussy ! afin de l’attirer dans le piège, et de l’envelopper lui-même dans la ruine de son favori.

Le moment était pris : la nuit était sombre, nuageuse, propice au crime par son obscurité. Ignorant de son sort, Bussy sortait du Louvre en sifflant quelques notes d’un refrain guerrier. Les assassins s’élancent sur lui ; sa bouche se referme sur le cri qu’il allait jeter,