Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/250

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de la pensée de frais souvenirs d’enfance, de patrie ou d’amour ! Ah ! si le coupable, avant son forfait, pouvait songer à elle, s’il pouvait pressentir combien seront accablantes à entendre les paroles vengeresses qu’elle doit prononcer en lui rappelant sa faute…, par pitié pour lui-même, ne repousserait-il pas le crime ? ne se rejetterait-il pas en arrière pour ressaisir l’innocence qui fuit ?

— La vengeance.

— C’est la fille de la haine, plus odieuse encore que sa mère ! Sa joie ressemble à celle du tigre affamé, frémissant d’allégresse à la vue de sa victime.

— L’amitié.

— Je n’en saurais prendre une dose trop forte. C’est une si douce passion ; si profitable au cœur ! On dirait que le temps lui donne ce qu’il ravit aux autres sentimens, qu’il ne les appauvrit que pour l’enrichir. L’amitié est une plante vivace, dont les fruits