Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/297

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âme autant de vertu que le premier sage du monde, autant de génie que celui dont l’intelligence, heureusement secondée, fait briller aux yeux de ses semblables les plus admirables productions de l’esprit humain. Seulement, dans le sage, dans le savant, ou dans l’homme de génie, ces semences diverses ont reçu des mœurs, du hasard et de l’éducation la culture nécessaire pour les féconder ; tandis que ces mêmes principes, dans l’âme du sauvage, ont été comme un diamant enfermé dans un bloc de rocher. Nul marteau n’a brisé l’enveloppe, et la pierre précieuse est restée ignorée. En vérité, je ne conçois pas comment une réflexion aussi simple ne s’était point encore offerte à ma pensée.

— Eh, mon Dieu ! ma chère enfant, cette réflexion si naturelle, qui devrait être une conviction d’instinct pour toute personne douée d’un peu de raison, ne s’offre que bien rarement à ceux dont l’intelligence et les facultés ont reçu le plus de développement. — Un général qui vient de remporter