Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/348

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mourir, parce que je n’avais plus d’illusions pour m’enchanter la vie.

— Parce que vous n’étiez plus amoureuse. Le bonheur n’est-il donc possible qu’à l’amour ? Pour être heureux encore lorsqu’on a perdu ce sentiment, ne reste-t-il pas (doux charmes de la vie) l’amitié, la bienfaisance, la pitié, la vertu, enfin ? Croyez-vous qu’il n’existe pas de vieillard qui se trouve heureux, et qui le soit ?

— Oh si ! J’étais bien aveugle et bien coupable ! Mais, dites-moi, ma bonne amie, si l’on se hait quand l’on se ressemble, pour s’aimer il faut donc être l’opposé l’un de l’autre ?

— Pas en tout, mais en beaucoup de choses. Entre une parfaite ressemblance et une opposition complète, il est un milieu qu’il faut choisir. Sans doute l’être vertueux ne doit point s’unir au scélérat, ni un esprit doucement policé à un esprit encore brut. D’abord, il faut qu’il y ait sympathie d’estime et d’amour, rapports d’âge et de con-