Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/95

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noms, et qui semblaient n’être là que pour offrir à la royauté chancelante quelques piliers de noblesse et de gloire où s’appuyer encore.

C’était d’un bonheur timide que palpitait le cœur du duc d’Alençon ; sa mère l’habituait à tant de mépris, que le doute venait malgré lui se mêler à la réalité de son triomphe. Tout en n’osant y croire, il en était heureux cependant ; il jouissait de l’épanchement de la joie de sa sœur ; il l’écoutait, en contemplant les beaux yeux de la dame de Sauves, qui le regardaient avec une indicible expression.

On sait que les dames d’honneur de la reine-mère et de la reine de Navarre, choisies parmi les femmes de la cour les plus séduisantes et les plus habilement coquettes, vendaient à leurs royales maîtresses les secrets des seigneurs qu’elles parvenaient à captiver. On sait aussi qu’entre les deux reines c’était souvent à charge de revanche, et que si les syrènes de Catherine faisaient