Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/101

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Quoi ! l’homme tomberait tout entier au gouffre muet du néant ! Ah ! c’est insulter à la puissance divine, que de croire que rien ne reste de ce qu’a fait Dieu lui-même. Le néant ! trompeuse et sombre image. Que le crime, épouvanté d’une seconde existence, châtiment de la première, se berce, dans son effroi sacrilège, de cette chimère impie ; assieds-toi, comme un fantôme consolateur, au chevet du lit du coupable, se débattant dans l’agonie des remords, heurtant l’erreur contre la vérité. Mais va-t’en, n’approche pas de celui qui meurt sans avoir renfermé dans son sein un désir, un doute condamné par la vertu, repoussé par la foi ; va-t’en, ne le fais pas chanceler dans sa céleste croyance, dans son espoir d’une autre vie ! Que l’athée seul trouve dans le mot de mort le synonyme d’anéantissement ; mais que celui qui se confie aux promesses du Créateur, ne voie dans l’instant suprême que l’heure venue du rappel aux cieux, que l’affran-