Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/102

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

chissement de l’âme esclave, sortie du temps pour rentrer dans l’éternité ! »

Qu’elle était attendrissante et belle la jeune mourante, en jetant ainsi la lueur de sa pensée dans la nuit des secrets théologiques ! Combien il y avait de sublimité dans cette religieuse espérance dont rayonnait son cœur ! Qu’elle est puissante de persuasion, cette éloquence funèbre dont les expressions, quelque simples, quelque vulgaires, quelque étranges même qu’elles puissent être, prennent une signification prophétique et sacrée, lorsqu’elles sondent le grand mystère de la Divinité, celui du but de la création. Il semble, pour ceux qui les entendent, que les paroles d’un mourant s’exhalent de ses lèvres comme une émanation d’âme. Oui, souvent sur le crime et l’incrédulité il y a plus d’empire de conviction dans les accens qui montent des bords du cercueil que dans ceux qui descendent du haut de la chaire. La tombe est une tribune où l’orateur ne parle pas inécouté,