Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/104

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Elle venait effectivement, mais il lui restait encore quelques pas à faire.

Plusieurs jours s’écoulèrent ; Louise s’affaiblissait d’heure en heure. Elle ne pouvait plus se lever. On avait placé son lit près de la fenêtre de sa chambre, qui donnait sur le jardin. Un épais et haut massif de marronniers se trouvait en face. Il avait été impossible de détourner la malade de la constante inspection que ses yeux faisaient des progrès du dépérissement de la nature. Il avait fallu satisfaire à cette funeste fantaisie, et la placer de façon à voir les feuilles se détacher et tomber ; elle attendait la chute de la dernière !

Il n’en tombait pas une qu’un soupir amer ne s’échappât de la poitrine gonflée d’Arthur, qu’une larme ne traçât sa route humide sur la joue brûlante du malheureux amant, assis et veillant près du lit de sa belle fiancée !

— « Pleure, ami, disait-elle, laisse-les couler à leur gré, ces larmes que j’aime à