Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/105

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voir : je me plais à te regarder pleurer Oh ! pardonne-moi d’aimer ta peine, pardonne-moi cet égoïsme, cette joie cruelle… Je ne devrais former pour toi que des vœux de bonheur, et je me sens heureuse d’emporter avec moi la certitude de tes regrets, l’assurance d’un long et brûlant souvenir. Tes pleurs sont pour moi le gage de cette mémoire de l’âme, que tu conserveras pour ta pauvre Louise ; et, je te le répète, ami, j’aime à te voir pleurer… Pardonne-moi ! »

Puis, par la pensée, jetant un coup d’œil rapide sur l’avenir d’Arthur, elle reprit :

— « Cependant, je ne demande pas que tu dépenses à aimer un souvenir tout ce que tu as de sentimens d’amour. Non ; ce serait injustice ou plutôt folie de l’attendre. Le passé ne peut long-temps, à lui seul, alimenter un cœur. Le tien éprouvera plus tard le besoin d’être rempli par la réalité du présent, ou la promesse de l’avenir, et sans bannir mon image, tu y