Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/106

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auras place pour un objet nouveau. La morte et la vivante s’y trouveront ensemble. Oh ! oui, tu aimeras encore, ce serait une erreur au Ciel, que d’avoir mis dans ton sein une âme comme la tienne, et de ne placer dans ta vie que quelques instans d’amour. Ton cœur ne s’est pas desséché à m’aimer ; ma mort te le rend tout entier d’illusions. Si la poésie, la suavité d’un sentiment en est la partie chimérique, tu as du moins conservé cette douce et chère moitié de celui que tu as ressenti pour moi. Je n’ai pas détruit le charme, désenchanté ta vie, vieilli ton cœur ; je ne l’ai point ébranlé dans sa foi. Je meurs, certaine que je ne l’ai point appauvri d’émotions, que tu pourras encore aimer avec délire, avec croyance. Puisse celle qui doit le faire battre comme je l’ai fait palpiter, ne pas lui ôter plus d’élémens de bonheur que je ne lui en ai pris ! »

La mort s’approchait toujours.

Un matin, le soleil s’était levé dans un