Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/107

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horizon dégagé des brumeuses vapeurs d’automne, sa clarté était douce et pure, un vent frais respirait dans l’air à peine ému… C’était un beau jour.

Louise, en s’éveillant, jeta autour d’elle des regards avides, mais sereins ; sa figure était calme et reposée ; c’était presque de la joie, que l’expression répandue sur son visage, amaigri par la souffrance.

— « Eh quoi ! dit-elle, n’aurais-je fait qu’un songe affreux ? n’aurais-je craint la mort que pour mieux apprendre à connaître le prix de la vie ? Ah ! mille actions de grâces à Dieu, si ce n’est qu’une leçon qu’il m’a donnée ! Arthur, ma mère, aurai-je encore de longs jours à compter par le bonheur ? Pourrai-je vivre ? Oh ! parlez donc ! dites-moi que je puis vivre ! »

Elle se leva, plus forte, aidée par l’espérance.

Cette joie, comme elle l’avait dit, était atroce et poignante ; car, cet éclat de la vie, c’était le dernier jet de la lumière d’une