Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/114

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embaumées d’un parfum d’Orient. Il imprima ses pas sur la neige qui revêt de son manteau blanc les montagnes de la Suisse ; il vit le ciel bleu de l’Italie, foula sous ses pieds la poussière immortelle de son sol. Mais, dans le chalet du montagnard, au milieu de ruines sacrées de Rome l’éternelle, Arthur ne voyait que Louise et sa mère. Son corps seul avait reçu la salutaire influence de l’air et du temps.

Ayant appris d’une lettre qui lui parvint à Rome, que son père venait de mourir d’une attaque d’apoplexie foudroyante, il se hâta de revenir à Nantes, pour mettre ordre à ses affaires d’intérêt.

Sa première visite fut au cimetière, où trois tombes furent mouillées de ses larmes. Plusieurs mois s’écoulèrent sans rien prendre, sans rien donner à son cœur. Refusant, dans la stagnation de son désespoir, toutes les distractions offertes, il savourait sa tristesse, c’était un breuvage que son âme se plaisait à épuiser goutte à goutte ;