Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/120

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— « À l’embarras de votre contenance, lui dit-elle d’un ton de légère gaîté, je devine, mon cher Arthur, que vous venez me demander pardon d’un manque de mémoire ou d’égard. Si, d’après les lois de la chevalerie, l’hommage d’un salut est une redevance qu’une dame a le droit d’exiger de la politesse de ceux qui la connaissent, je veux bien, pour vous rendre moins coupable, rejeter sur le compte d’une distraction la faute de lèse-galanterie, qu’hier au soir vous avez commise envers moi : allons, la paix est faite ; asseyez-vous, et surtout abordez la question sans détour.

— Cette dame avec qui vous étiez au spectacle n’est-elle pas Espagnole ?

— Écoutez, Arthur, reprit-elle d’un ton sérieux, cette jeune personne ressemble trop à Louise pour que je n’aie pas, comme vous, été frappée d’une aussi grande ressemblance. Je vous ai vu hier, et je vous ai trop bien examiné, j’ai trop bien lu votre cœur dans vos yeux pour ne pas comprendre le regard