Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/127

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patrie. Et Francisca, née sur un sol de feu, respirant dans une atmosphère embrasée, n’avait subi qu’au physique l’influence du brûlant climat d’Espagne. Ses traits portaient seuls l’empreinte du cachet national, son caractère n’avait été frappé au coin d’aucun pays. Nonchalante comme une indolente créole, froide comme une fille du nord, insouciante comme une frivole Française, la nature s’était méprise en achevant de former la jeune Catalane ; car, après lui avoir modelé le visage sur le type espagnol, elle lui avait ensuite façonné le cœur dans un moule étranger.

Ce fut d’abord à l’effet de la réserve et du doute qu’Arthur attribua la tiédeur et la timidité de l’expression parlée des sentimens de la jeune fille envers lui. Tout en donnant pour motif à la froideur de sa nouvelle fiancée cette cause assez probable, Dérigny s’étonnait au dernier point de cette tranquillité d’un amour espagnol. Louise était Française, avait reçu une éducation imbue de mille pré-