Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/13

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l’autre ; il vous suffira de le vouloir, et vos pensées obéiront à votre volonté. Cela peut devenir, d’ailleurs, une fort bonne spéculation pour vous, car M. *** prendra tout ce que vous voudrez bien écrire pour son journal, et vous aurez l’avantage d’être payée en livrant chaque manuscrit.

— Puisqu’il en est ainsi, dit Elisa, je vais m’essayer dans la prose ; je tâcherai d’y avoir du talent ; j’y ferai, du moins, tout mon possible… Dieu m’aidera, je l’espère, car il serait trop pénible de penser que nous ne dussions compter que quelques instans de bonheur pendant notre exil ici bas, et que la mort fut le seul terme à notre misère. Ah ! monsieur, que nous avons souffert depuis le jour où M. de Martignac quitta le ministère… M. de Labourdonnaie, qui le remplaça, me retrancha le quart de la pension que mon digne protecteur m’avait faite… La révolution m’a enlevé celle que j’avais à la liste civile… Maman, dont presque toute la famille a été victime de la révo-