Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/136

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d’elle, prit une de ses mains qu’il laissa retomber aussitôt ; puis, la tête penchée sur la poitrine, les regards baissés vers la terre, marquant avec ses doigts la mesure sur ses lèvres et se rongeant les ongles, il restait là muet, immobile, absorbé, paraissant dans sa morne contenance affaissé de corps et d’esprit sous le poids d’une pensée lourde et sombre. Francisca lui heurtant légèrement la joue, il tressaillit, frissonna presque ; et, répondant à ce geste comme à une question sans parole :

— « Que disiez-vous ? lui demanda-t-il après un instant de réflexion.

— Moi ?… je ne parlais pas.

— Ah ! pardon je croyais… »

Et, reprenant sa même attitude, ses dents continuèrent à aiguiser ses ongles, ses yeux à passer l’examen du tapis sur lequel ses pieds croisés s’appuyaient. Étonnée de ce silence, de cet air abattu, de cette extrême pâleur :

— « Qu’avez-vous, mon ami ? lui dit sa femme… Et, dans sa voix si peu souvent émo-