Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/137

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tionnée, se trouvait alors une expression de tendresse et de crainte. — Qu’avez-vous ? continua-t-elle.

— Rien.

— Cela n’est pas, vous souffrez !

— Peut-être mais que vous importe ?

— Quelle réponse !

— Sans doute !… Si je souffre, quelle nécessité de vous confier le secret de ma souffrance, à vous qui n’avez d’écho dans l’âme pour aucune de mes sensations ? Triste ou joyeux, vous ne prenez votre part ni dans ma joie, ni dans ma peine. Vous raconter mon cœur, c’est vous fatiguer d’un récit inutile, ennuyeux Ainsi, je vous le répète, que vous importe ?

— Vous n’êtes pas aimable, Arthur ; il y a dans vos paroles une ironie cruelle, une amertume glaçante… Ce mot vous… vous ne me parlez pas ordinairement ainsi.

— Puisque votre bouche ne peut apprendre le mot toi, il faut bien que la mienne