Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/139

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— Oui, parlez !… »

Et, craintive, agitée d’un indéfinissable trouble, ployée sous l’immobile regard de son mari, elle écouta, n’osant faire un mouvement pour dégager sa main renfermée dans celle d’Arthur, et pourtant, il la pressait à lui faire mal… C’est qu’elle était aussi bien facile à la douleur, cette petite main toute emprisonnée sous les doigts nerveux et contractés qui la serraient, sans se douter de la violence de leur pression.

— « Eh bien !… j’ignore, si vous souhaitez réellement de connaître le sujet de ma souffrance ; mais moi, Francisca, moi, j’éprouve le besoin de vous le dire, j’éprouve celui d’épancher devant vous ce superflu d’émotion qui alourdit ma charge à m’écraser sous son poids. Il faut que j’arrache enfin de mon cœur ce doute qui l’obsède, le ronge, le serre d’une étreinte infernale… Mais pour cela, Francisca, il faut me répondre avec la plus entière sincérité, me parler comme on parle à Dieu… Me le promettez-vous ?