Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/140

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— Je ne sais dire que ce que je pense, Arthur, et quelles que soient les questions que vous m’adresserez, vous pouvez compter d’avance sur la vérité des réponses… Interrogez-moi donc, je vous écoute…

— Eh bien !… Il s’arrêta, se passa la main sur le front, dont la fièvre qui l’agitait commençait à gonfler les veines ; sa bouche entr’ouverte semblait indécise sur le choix de ses paroles… Enfin, profitant d’une résolution subite :

— Francisca, avant de me connaître… en Espagne… sous le ciel de la patrie… aviez-vous aimé ? »

À ces mots, qui paraissaient avoir épuisé les forces de la voix qui venait de les prononcer, madame Dérigny dégagea brusquement sa main d’entre celles d’Arthur, se recula ; et, le contemplant à son tour de ce regard qui altère :

— « Savez-vous bien que vous m’insultez !… »

Étourdi de la réplique, Arthur se sentit