Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/150

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sard… Ah ! dans la voix de Louise, ils ne signifiaient pas ce qu’ils expriment dans la tienne !

— Je ne sais pas les dire autrement, interrompit Francisca d’un air confus et légèrement boudeur. Si vous ne me croyez pas, ce n’est pas ma faute, mais la vôtre.

— La mienne, est-ce bien sûr ? Un triste sourire passa sur ses lèvres et n’y resta que le temps d’un éclair. Ah ! continua-t-il, si tu parviens à me convaincre d’injustice, avec quelle reconnaissance ne t’offrirai-je pas l’hommage de mon repentir !

— Aurez-vous enfin, ajouta-t-elle avec une insouciance ironique, la bonté de m’apprendre comment vous avez découvert cet amour que j’éprouve, sans me douter que je le ressens ? pourrez-vous aussi me nommer celui que j’aime ? Ce sera me rendre service, ce sera sortir mes vœux du vague dans lequel ils se perdent, ne sachant à qui s’adresser. »

Dérigny, déconcerté par ce ton moqueur, s’aperçut alors qu’il avait beaucoup parlé sans