Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/151

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rien dire ; et, commençant à se fatiguer lui-même de la longueur de cette étrange scène, il réfléchit quelques instans, reprit ensuite la parole, fit rapidement l’exposé de ses doutes, de sa pénible déception sur son caractère, lui peignit la tristesse de son désappointement lorsqu’en prodiguant mille dons à sa vanité de femme, il ne recevait que de dédaigneux remerciemens au lieu de transports de joie et d’orgueil… Une fois qu’il en fut arrivé là :

— Lorsqu’il me fut bien démontré que tu ne m’aimais pas, ne pouvant soupçonner dans ton cœur l’absence du sentiment que tu me refusais, alors ce fut moi dont je passai l’examen ; je me regardai, je me vis ce que j’étais, je ne me trouvai pas grandement fait pour plaire ; je me dis qu’ayant été aimé de Louise, ton amour n’était pas une conséquence inévitable de celui qu’elle avait eu pour moi.

— Louise, toujours Louise ! N’avez-vous que ce nom sur les lèvres ?