Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/153

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mante attirait ton âme glissante vers lui à travers le temps et l’espace, un être coupable ou malheureux, je ne savais lequel, mais du moins aimé. Cette supposition s’appuyait d’une probabilité puissante ; mais, en l’adoptant, c’était ouvrir à mes soupçons une carrière trop vaste et trop obscure ; quelle chance avais-je d’y rencontrer celui que je cherchais… aucune ; aussi, me lassant bientôt d’une recherche inutile, je regardai autour de moi, je cherchai parmi les hommes formant notre société, s’il n’en était pas quelqu’un dont la grâce ou l’amabilité avait pu mériter l’attention d’une femme comme toi. Plusieurs se partagèrent mes soupçons incertains ; j’allais de l’un à l’autre : enfin hier…

— Ah ! pourtant… Voyons !… je suis curieuse !

— Hier, je me sentais malade à l’esprit ; l’humeur que j’éprouvais, sans trop m’en expliquer la cause, reflétait une nuance sombre sur tous les objets qui m’environnaient.