Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/155

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moi, ces yeux qui me faisaient mal à les voir étinceler de tant de feux ! Alors, mari jaloux, je suivis des miens chacun de tes regards ; hélas ! j’étais le seul point vers lequel ils ne se dirigeaient pas. Enfin, quelqu’un s’avança vers toi ; l’accueil que tu lui fis, l’expression qui se répandit sur ton visage fut un éclair pour moi ; je me dis : le voilà, lui. Et quand vos deux voix unies laissèrent échapper de si purs, de si doux accens, oh ! il y avait de l’amour, de l’amour partagé dans les sons qui sortaient de vos lèvres et semblaient s’élancer de vos cœurs. Vous chantiez bien, beaucoup trop bien, et moi, j’étais horriblement malheureux de vous entendre ; bon Dieu, que j’ai souffert à vous écouter !

— Ainsi, c’est M. Roger qui…

— Oui, Roger. Il est beau, aimable, habile à plaire… Et tu l’aimes, n’est-ce pas ?

— Que le ciel ait pitié de vous, Arthur, vous avez grand besoin de son aide.

— Tu l’aimes ?

— Et non, non, je ne l’aime pas.