Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/156

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— Si cela est, pourquoi le reçois-tu comme tu l’accueilles, l’écoutes-tu avec tant d’attention, mets-tu tant d’empressement à lui répondre ?

— C’est qu’il a vu l’Espagne, Arthur, c’est qu’il en cause souvent et qu’on a toujours une réponse prête pour qui vous parle du pays.

— Viennent-elles d’Espagne, ces fleurs qu’il t’apporte ? Avait-il été cueilli sous le ciel de Barcelonne, ce bouquet qu’il te donna l’autre jour et que tu pris avec une folle joie d’enfant ? Tant qu’il a conservé sa fraîcheur, tu n’as pas vu une seule personne à qui tu ne l’aies montré, à qui tu n’en aies fait respirer le parfum. Tu en étais fière, jalouse ; tu n’en aurais pas pour beaucoup détaché la moindre branche, la plus petite fleur. Tu l’as reçu et gardé avec mille fois plus de reconnaissance et de soin que tu ne reçois et ne gardes les parures, les bijoux que je te donne. C’est qu’au fait, il faut être juste ; un collier de diamans présenté par la main d’un mari ne