Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/158

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de joie de les posséder que j’ai de bonheur à te les offrir ! »

Madame Dérigny baissa la tête et réfléchit.

— « Arthur, voulez-vous m’entendre avec toute la patience et l’attention que j’ai mises à vous écouter ?

— Oui, parle, ne garde rien dans ta pensée ; j’ai besoin de la savoir toute.

— Je vous l’avouerai, mon ami, je ne vous ai pas compris d’abord ; vous m’avez irritée tant que vous ne m’avez paru qu’injuste ; vous l’êtes encore, mais vous êtes malheureux, et ma colère s’en va. Vous me faites sentir la nécessité d’une explication. Je regrette maintenant que vous ne l’ayez pas cherchée plus tôt. Nous nous sommes trompés tous deux, Arthur ; vous me pensiez ce que vous êtes, et je vous croyais ce que je suis. Née en Catalogne, élevée par des parens espagnols, ayant reçu d’eux une éducation peut-être un peu plus étendue que celle que mes compatriotes reçoivent d’ordinaire, mais cependant tout-à-fait dirigée