Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/162

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sirais un toit pour m’abriter vivante, une tombe pour m’envelopper morte. La France, belle, pure et naïve !… Non, vous ne pouvez vous faire une idée de ma joie quand mon oncle me proposa de l’accompagner dans son voyage. Quand je vous connus, Arthur, je me sentis doucement aller vers vous par le penchant de mon cœur ; je vous crus semblable à moi de caractère, et je vous aimai ; je fus heureuse de vous appartenir. Cependant il faut de la franchise, il y avait dans vous quelque chose qui me déplaisait, c’était votre goût pour tout ce luxe que je vous voyais prodiguer, sans utilité, sans cause. Chez mon oncle, j’avais appris le danger qu’il y a de s’enorgueillir d’une pareille vanité. Et dans mon mari, je ne désirais ni l’apparence, ni la réalité même de la richesse. Mais je me flattais de vous ramener à des goûts plus simples, moins coûteux. Je me suis trompée ; depuis notre mariage, chaque jour a amené pour vous la nécessité d’une nouvelle dépense ; le besoin est né de